C'est bien à l'abri devant une église près de la frontière que je profite de ce petit arrêt pour écrire ces lignes.
J'en suis dorénavant à mon 3eme pays à traverser qui n'était pas prévu à l'origine mais qui va me permettre de rejoindre plus rapidement Trieste en Italie.
Cela fait maintenant 19 jours que je suis parti de Bordeaux, 19 jours où il s'est passé beaucoup de choses.
Le départ était assez spécial, je pense que je vais longtemps me souvenir de cette journée. Je devais être dans un état d'esprit assez particulier la veille ainsi que le jour du départ. Partagé entre les appels de journalistes, d'ajustements de dernière minute, de temps passé avec la famille, venue spécialement à Bordeaux pour l'occasion.
Toutefois tous s'est bien passé sans accrocs (ou presque) le mercredi 4 septembre à 9h depuis le jardin de l’Hôtel de Ville de Bordeaux, je m’élançai à la suite d'un bref discours avec M. le Maire accompagné de Greg et Vincent.
Avec le recul je me demande si je méritais autant d'attention. Et je me questionne aussi sur une telle organisation pour ce type d'aventure. J'observe en effet que la plupart des autres voyageurs à vélo qui font actuellement le tour du monde ou d'autres long périples en même temps que moi n'ont pas choisi d'organiser de telle manière leur départ. Est-ce parce que le mien est une tentative de record parce que je pars à 17 ans ? Ou est-ce parce que je souhaitais lier le projet à une cause humanitaire ?
D'autant plus que cela fut cependant mis en retrait étant donné que le proviseur du Lycée en Centrafrique m’annonça la veille du départ qu'il venait d'obtenir leur forage d'eau potable dans l’établissement via un autre financement.
Ce qui me rendait d'autant plus anxieux quand à la couverture médiatique du projet. Fait-il le tour du monde pour soutenir une association ?
Comme l'ont présenté certains articles de presse juste avant que je mette le site internet à jour. Cette question m'a beaucoup préoccupé, et je crois que j'ai eu tendance à donner raisons l'espace d'un instant à certaines critiques en commentaire d'article à ce sujet. Cependant, je ne considère pas que l'aspect caritatif du projet (bien qu'il n'existe pas pour l'instant), soit comme une "association alibi" pour me donner bonne image et bonne conscience.
Certes je ne fais pas le tour du monde à vélo pour cette raison.
Comme c'est le cas jusqu’à aujourd'hui je ferais ce tour même si je ne soutenais ou me rapprochais d'aucune cause qu'elle soit humanitaire ou autre.
A l'origine mon envie de partir à l'aventure provient de récits d'autres aventuriers-ères. J'avais ensuite décidé comme il est plutôt courant de faire pour ce type de projet d'envergure de me lier à une association et de mettre en place une collaboration afin de potentiellement à mon échelle, avoir un impact positif en menant une action utile et légitime. C'est avant tout pour cela et parce que j'en avais la possibilité que j'ai décidé de procéder ainsi. Est-ce que pour autant ma démarche en est biaisée ou peu légitime ?
Tant que les fonds récoltés sont utilisés à bon escient et que le projet mené répond à de réel besoins et fonctionne, je ne pense pas.
Je tenais à m'exprimer à ce sujet, j'en ai pas l'occasion sur des interview de 5 minutes et je pense que j'avais besoin de faire cette mise au point pour moi et pour vous qui suivez l'aventure.
Revenons au vélo.
Le premier jour fut sans doute celui où j'ai le plus douté surtout après que Greg et Vincent m'eurent quitté. 30 km après le départ je commençais en effet à avoir mal aux jambes.
Et la, "ralala mais dans quoi tu t'es embarqué gars ? Tu veux faire le tour du monde à vélo et au bout de 30 km t'as déjà mal ?!". C'est à quelques mots prés ce qui a dû me traverser l'esprit à ce moment-là.
Mais petit à petit les kilomètres et les étapes s’enchaînant, cette appréhension disparut petit à petit. Même si pour être honnête elle réapparait parfois dans les montées.
Mais je pense que ça fait aussi partie de l'aventure. Ce qui montre en quelques sortes, une simulation ou une illustration d'une vie. Je passe ainsi par des moments de doutes ou je pense que ça va être très compliqué, à des moments de routine où il ne se passe pas grand-chose, à des moments de joie lorsque je découvre de nouveaux endroits avec des paysages magnifiques ou lorsque je traverse une nouvelle frontière, etc...
Et je pense que c'est bien que je m'en suis rendu compte. Quelque part c'est aussi ce qui fait la beauté de telles aventures.
Les rencontres ça c'est aussi quelque chose d'incroyable !
Je pense que je me souviendrai longtemps de l'accueil très chaleureux que j'ai eu à chaque fois chez Rémi et sa famille à Villefranche-sur-Saône, chez Didier et Théophile à Lyon, chez Isabelle et Jean-Marc à Genève et bien évidemment chez Samuel et Cécile dans le canton de Berne !
J’ai aussi pu rencontrer d'autres personnes, voyageurs à vélo ou ami, je remercie Charles pour tous ses très bon conseils et la discussions qu'on a pu avoir à Lyon grâce à Didier autour d'un très bon repas ! Fares de m'avoir aidé lors de mes courses matériel à Lyon !Nicolas de m'avoir retrouvé au pont du Mont-Blanc à Genève et de m'avoir fait découvrir la ville ! Carole et sa collègue de m'avoir invité à partager une fondue à Genève ! Johan de m'avoir changé la cassette ! Et enfin un immense merci à vous toutes et tous qui me soutenez aux travers des réseaux du projet ! Ainsi que pour toutes les personnes qui ont proposé de m' héberger en Vendée, en Bretagne, en région Parisienne, à Brive, en Dordogne, dans le Puy-de-Dôme, à Toulon ou encore en Suisse, je suis malheureusement déjà passé par chez vous où ce n'est pas non plus sur mon itinéraire mais cela m'a beaucoup touché de recevoir autant de soutien !
Un immense Merci !
Maintenant direction Trieste, puis Istanbul !
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